
EDOUARD LOUIS, OU LA TRANSFORMATION
Un film de François Caillat
Documentaire / 72 min / France / 2022
Langue: Français
Avec : Edouard Louis
Dossier de Presse
PROCHAINEMENT DISPONIBLE
Synopsis
Edouard Louis, ou la transformation raconte la métamorphose d’un garçon, issu d’un milieu sous-prolétaire picard, en star de la vie culturelle française.
Edouard Louis, devenu en quelques années l’écrivain porte-parole d’une génération, engage chacun de nous à faire de la transformation permanente un nouveau mode d’existence.
Sélection Officielle
CINÉMA DU RÉEL (PARIS -FRANCE)
Note d’intention
A l’heure des débats sur le genre, l’identité, l’appartenance et les frontières, ce film veut représenter autrement la question. Il cherche à dépasser la stricte opposition entre soi et les autres, il imagine un passage fluide entre “ici” et “ailleurs”. Il rêve qu’on puisse se transporter, se rendre différent, se modifier à volonté : qu’on pratique une transformation permanente.
L’écrivain Édouard Louis incarne un tel processus
Voilà un jeune homme qui n’a cessé de se transformer depuis vingt ans. Son parcours est placé tout entier sous le signe du renouvellement.
A la fin des années 80, le jeune garçon a accompli à Amiens une première métamorphose. Quittant son milieu villageois sous-prolétarisé, il a découvert la ville bourgeoise aux enfants pourvus de fort capital culturel. Il a voulu en acquérir les codes. Il a changé d’habitudes, de langage, de corps… et finalement de prénom et de nom. Il s’est inventé un nouveau personnage, pour une seconde vie.
Une fois achevée cette métamorphose, il est parti à Paris. Là, il s’est construit une troisième vie. En quelques années, il est devenu l’un des acteurs les plus médiatiques de la vie culturelle française.
De cette mue spectaculaire, à la fois personnelle et sociale, Édouard Louis avait jusqu’alors peu parlé. Ce film en fait un récit illustré et critique.
C’est une histoire incarnée de la transformation.
François Caillat, Le Réalisateur De L’absence, par Patricio Guzmán (Cinéaste)
On pourrait dire que François Caillat est un cinéaste de la parole. Parce que, sans aucun doute, une part significative de son œuvre documentaire s’appuie sur la voix du narrateur, sur une voix qui raconte.
Il y a une manière de raconter, d’affabuler ou de commenter les faits, qui forment “un style Caillat” et qui constituent l’édifice de la structure de ses documentaires.
On ne pourrait pas comprendre ses œuvres sans cette voix, qui dessine le vrai développement de l’histoire.
Cependant, où s’appuient ces voix ? Sur quelles images François Caillat commence-t-il à parler ?
Voici une des surprises du langage de cet auteur.
Caillat parle de la mort pendant que nous voyons un bois au crépuscule.
Il parle d’argent pendant que nous voyons une étendue d’eau.
Il parle de la guerre mondiale pendant que nous observons le vol d’un oiseau.
Il ne parle presque jamais de ce que nous voyons à l’écran.
Cependant, derrière ces images qui n’ont aucune relation apparente avec le texte, nous commençons à “visualiser” l’histoire qu’il est en train de nous transmettre, c’est-à-dire que nous commençons à voir ce qui ne se voit pas.
Il nous faut encore révéler le second secret de François Caillat.
Ce réalisateur génial nous introduit dans le monde du 8 mm. Caillat utilise de longs fragments de pellicule 8 mm qu’il filme avec sa propre caméra.
Il s’agit de visions fugitives, imprévues, qui arrivent jusqu’à nous comme des rafales de vent : arbres tombés, tours d’église, voies de chemin de fer, cheminées fumantes, fleuves silencieux.
Ce sont des images qui apparaissent souvent sans leur son original, qui nous arrivent enveloppées par une douce rafale de vent, ou bien avec une musique presque inaudible, minimaliste, mystérieuse, qui nous transporte vers une réalité irréelle…
La texture un peu floue du 8 mm, son manque de définition, son flottement, son apesanteur, nous ouvrent la porte vers une fantaisie documentaire.
Le troisième secret, c’est qu’il refilme deux fois, en différentes occasions.
Sur le mur de chez lui, il projette ses images 8 mm, puis il les filme de nouveau avec une vidéo, ce qui multiplie la texture du 8 mm. En d’autres termes, il fabrique sa propre archive sur le mur de chez lui. En cadrant pour la deuxième fois, Caillat transforme le 8 mm en un support onirique, en une matière qui semble venir d’une autre époque.
Tout ceci sans même parler de la science du montage, qu’il approfondit à chaque film, avec la magie des associations entre la nature et les êtres humains, qu’il nous offre de manière insoupçonnée.
BANDE-ANNONCE
(PROCHAINEMENT)
SCREENER
Date
29 March 2023